Chérie, ça va couper!
28 semaines plus tard
commence là où le premier volet s’arrête, l’Angleterre
est dévastée, mais l’instinct de survie reprend le
dessus. Un quartier de Londres est réapproprié par l’homme
prêt à regagner un peu de sa civilisation dans un lieu sclérosé
et sans âme. C’est là que Don retrouve ses deux enfants,
Andy et Tammy, leur cachant la vérité sur la mort de leur
mère.
Le film débute avec une scène de la vie quotidienne, un
couple prépare à manger pour ce qui semble être leur
dîner. L’homme (Robert Carlyle) et la femme (Catherine McCormack)
simulent un certain bien être mais on sent une menace planer sur
eux. Le couple n’est pas seul, d’autres acolytes partagent
leur repas, abrités par un bunker, le sujet de discussion ne laisse
plus de doute sur leur situation de « réfugiés ».
Vient l’attaque des infectés, point culminant de cette attente
prévisible. La scène devient alors un parfait exemple de
survival avec tous les codes que cela comporte, mais la mise en scène
se montre efficace, presque intuitive, face aux réactions des personnages.
Don commet l’impensable et s’enfuit dans une scène
bouleversante et stressante à la fois.
On va donc suivre ce père, rongé par son geste impardonnable
mais c’est surtout ses enfants qui vont être les principaux
personnages d’une vision infernale et pourtant pleine d’espoir.
L’action appuie les idées scénaristiques de façon
efficace, avec une esthétique bien réelle malgré
un air de déjà-vu (hystérie collective, cache-cache…).
Tout cela n’empêche pas de se régaler devant les morceaux
de bravoures déployés devant nous, pourquoi ? tout simplement
parce qu’ils se font de manière naturelle, pas dans le seul
but de compléter le film, mais d’en faire partie intégrante,
amenant à chaque fois des rebondissements laissant le spectateur
sur le qui-vive. Les passages intimistes succèdent à l’horreur
et la terreur comme par exemple cette scène dans le métro
où l’obscurité enveloppe le décors. Les personnages
tentent d’avancer, l’une d’entre elle indiquant le chemin
aux autres. Les repères sont ici dilués, mais l’angoisse
reste bien palpable, poussant le spectateur à visionner la scène
sur plusieurs plans ; par les yeux de Scarlet qui voit la zone au travers
des lunettes infra rouge du fusil, du point de vue des enfants qui ne
sont plus que des gibiers aveugles et enfin de ce père qui les
chasse, transformé en bête sanguinaire, la mise en scène
s’en sortant à merveille.
Vous l’aurez compris, le film tient ses promesses sur tous les plans.
Direct, haletant et bien mieux finit que son prédécesseur,
28 semaines plus tard nous montre une vision de l’apocalypse à
la fois classique et rafraîchissante, un peu comme l’avait
fait Zack Snyder avec son Armée des morts.
Hautement conseillé.
28 SEMAINES PLUS TARD (le 08/10/07 par Wynyard)