THE DARKNESS
(le
16/09/07 par Wynyard
)
The
Darkness est à l'origine un comic book crée en 1996 par Marc
Silvestri (dessin) et Garth Ennis (scénario). Edité par Top
cow, la bd possède de nombreux fans et reste à ce jour l'un
des plus gros succès de l'éditeur. La série fête
ses 10 ans avec le jeu vidéo sorti sur X360 et PS3.
Extrait d'interview de Marc Silvestri par le magazine PSM3 :
PSM3 : Comment avez-vous conçu l’univers de The Darkness ?
Marc
Silvestri : The Darkness va célébrer ses dix ans
cette année, l’occasion idéale pour faire un jeu, mais
l’idée a germé il y a douze ou treize ans. J’ai
toujours été fasciné par les superpouvoirs et tout
ce que cela peut impliquer : des problèmes en cascade ! Le truc,
c’est de rendre ses pérégrinations funs et intéressantes,
et pas lourdes et sinistres. En plus j’ai toujours aimé cette
relation qui va de l’amour à la haine vis-à-vis de l’obscurité
(au propre comme au figuré). Rien qu’en dessinant mes planches,
parfois je flippe comme un ouf : je voulais un personnage autant impliqué
dans l’obscurité physique que spirituelle. J’étais
laissé de travailler sur Cyber Force en raison de ses multiples héros.
Je voulais un seul protagoniste, et Jackie était parfait. Il ferait
ainsi partie d’un monde glauque rempli d’horribles choses que
je pourrais dessiner sans pitié.
PSM3 : Pourquoi avez-vous voulu faire de The Darkness un jeu vidéo ?
Marc Silvestri : Nous avons toujours eu en tête d’en faire un jeu vidéo. Des développeurs ont tenté de réaliser le projet, mais aucun n’avait la même approche que Starbreeze. Je ne suis pas sûr que Starbreeze connaissait bien le comics avant de se plonger dans cette adaptation. Mais une fois qu’ils l’ont vraiment lu, ils ont tout de suite vu ce que ça pourrait donner. Ensuite, ils nous ont expliqué ce qu’ils comptaient faire, à quoi le jeu ressemblerait. Après ça, je n’avais qu’un truc à dire : vendu !
Liens : site de Marc Silvestri
2K au pays des comics...
Bienvenue dans un monde de ténèbres, pourrissant, un monde qui ne place plus l’honneur comme valeur, où la souffrance est courante et l’amour reste une illusion, vous croyez être en enfer, vous vous trompez, c’est la vie de tous les jours. New York, Jackie Estacado, un jeune homme de 21 ans est un membre actif et respecté d’une famille très puissante de la mafia, aux ordres de son oncle Paulie, mais ce soir là, sa dévotion va être mise à rude épreuve car il va être accusé à tort d’avoir doublé ce dernier. Sa vie prend un élan supplémentaire lorsqu’il découvre qu’il est rongé par un mal qui sera sa pire douleur mais aussi son meilleur allié, « The Darkness ».Une histoire sombre à mille lieues des FPS classiques que nous resservent les éditeurs depuis trop longtemps, et ça fait du bien. Le dernier jeu du genre à avoir proposé un background aussi immersif et original était Chronicle of Riddick (Xbox, PC), du même développeur, à croire qu’ils savent ce qui plait aux joueurs et que tous n’ont pas forcément envie de butter des allemands pendant la seconde guerre mondiale, des militaires suréquipés ou des aliens plus décérébrés les uns que les autres. Et si dans les deux cas, il s’agit d’adaptations de film ou de comics, preuve en est que Starbreeze sait se servir du matériau de base avec brio. Mais The Darkness est-il réellement un FPS ? D’un point de vue purement technique, il fait aucun doute que c’est le cas, la vue employée permet de fusiller à tout va, la maniabilité de départ est représentative du genre avec sa cargaison de joyeux malfrats à éliminer et après tout c’est ce qu’on attend du jeu. Pourtant les développeurs ont choisit une nouvelle approche, le jeu sera avant tout une histoire que l’on va vivre et non pas juste survoler avec 2 uzis dans les mimines. Le prologue est là pour le prouver. L’action démarre dans la voiture de Jackie et deux de ses « collègues » en train de parler de tout et de rien (Tarrantino style) jusqu’à ce qu’une voiture de police viennent mettre un terme à la conversation. S’en suit une course poursuite interactive (mais pas trop) qui va nous plonger dans l’ambiance du jeu pour ne plus nous lâcher. Le personnage évolue dans un New York glauque avec des flics corrompus jusqu’à la moelle, des truands plus pathétiques les uns que les autres, et la genre humain n’est guère à son avantage jusqu’au moment où l’on découvre cette lueur d’espoir qui fait vivre Jackie, Jenny Romano. On range les flingues le temps de passer un moment avec sa copine, de regarder un film avec elle, et ce ne sont pas des cinématiques, c’est bien le jeu et vos pulsions criminelles s’estompent dans les bras de la belle. Il est clair que si vous n’avez pas grand chose à faire de dorloter votre petite amie virtuelle mais que vous préférez dézinguer des truands, vous raterez 50% du jeu, ce dernier étant un parfait dosage d’action, de recherches mais aussi de sentiments. Les événements s’enchaînent, vous aspirant un peu plus vers votre destin, votre perte ou votre salut, tout cela dans un rythme de jeu maintenu et sans temps mort. Il nous arrive parfois de flâner dans des zones nouvellement accessibles juste pour voir ce qui s’y passe ou tout simplement discuter avec des badauds qui peuvent vous confier une mission, renforçant la durée de vie mais rarement en rapport avec votre histoire. Tout ça dans un décor superbement retranscrit, que ce soit le métro ou les rues alentours, on en prend plein les mirettes même si le choc n’est pas équivalent à celui de Riddick, le résultat est convaincant et participe au plaisir de jouer. Mais pour leur prochain jeu, il serait pas mal que les gars de Starbreeze voit plus grand car on a parfois l’impression de se balader dans des maps pour Counter Strike, les consoles nouvelles génération le permettent facilement et le jeu ne fera que gagner en profondeur. Pour terminer ce point technique, je rajouterais que les personnages sont admirablement modélisés et animés, que le jeu ne souffre pas de ralentissements (ou trop légers pour être pénalisant) et que la bande son rajoute un plus à l’atmosphère par ses effets étudiés et sa musique discrète mais toujours adaptées à la situation. Et au delà de l’ambiance, quoi de neuf ma bonne dame ? Et bien le Darkness pardi ! C’est l’élément le plus novateur du jeux, on va pouvoir tirer sur tout ce qui bouge mais aussi étriper dans la joie et la bonne humeur grâce aux charmantes tentacules qui sortent de votre dos. Ses dernières sont les disciples du Darkness, elles vous utilisent plus que vous ne les utiliser, même si dans le jeu on reste maître de ses actions. Vous voilà tapis dans l’ombre, pris au piège par des tireurs qui restent à la lumière, vos munitions sont au plus bas, il ne reste qu’une solution, envoyer une des tentacules faire le sale boulot et là c’est le carnage, vous dirigez cette brave bête (à la manière d’un FPS classique) vers les ennemis et le massacre commence, prises à la gorge, éviscération, sans oublier de prendre le cœur du malheureux, ça augmente votre niveau de Darkness. Il est amusant de voir les pauvres gars essayer de tirer sur le vers sans vraiment savoir ce qui les attaque. Le nombre de cœur récoltés permet de monter en niveau et d’apprendre des nouvelles techniques telles que le coup de tentacule (parfait pour se frayer un passage ou éteindre des ampoules) ou le trou noir, fatal pour vos assaillants mais pompera toute votre énergie. L’énergie est d’ailleurs très bien mise en valeur dans le jeu, il n’y a pas de HUD classique. Ici pas de barre de vie, l’écran devient rouge et la manette tremble lorsque la situation devient critique, déjà vu mais efficace, ni de barre d’énergie, il suffit de regarder les yeux de ses acolytes démoniaques pour savoir s’ils sont aptes au combat ou pas, très immersif. Il y a aussi des mignons qui vous viendront en aide lorsque le besoin s’en ferra sentir, ce sont les Darklings. Ces petites bestioles pas très intelligentes serviront de soutien, attaquerons pour vous, exploserons s’il est nécessaire. Au départ, vous n’avez que le massacreur pour vous épauler, viendront s’ajouter le mitrailleur, le kamikaze et le tueur de lumière. Mais dès le début on se rend compte des limites des ces compagnons, trop sensibles à la lumière, peu résistants, pas très efficaces au combat sauf pour tuer des innocents, on se servira d’eux uniquement pour divertir l’ennemi, le plus gros de la tâche nous incombant. Il n’en sont pas moins drôles et leurs attitudes frisent le politiquement incorrect lorsqu’ils urinent sur vos fraîches victimes par exemple. La maniabilité s’avère très bien fichue malgré les nombreuses possibilités qu’offre le jeu, même si le bouton multifonction irrite parfois pendant une fusillade tendue ou lorsque l’on veut utiliser un tentacule pour tuer à distance et que celui ci se met à tourner en rond tout seul. L’IA est correcte mais fait parfois montre de trop de faiblesses mais est compensée par un débis de tirs soutenu. Le mode multijoueur permettra d’augmenter la durée de vie mais est trop classique pour convaincre, l’ambiance du solo n’y étant plus du tout présente. En bref The Darkness est un titre comme il en existe peu, privilégiant le fond mais de délaissant pas pour autant la forme, il saura se faire apprécier par tous ceux qui pensent que les jeux vidéos peuvent aussi se renouveler et raconter des histoires toutes aussi bien que le font les comics ou le cinéma.